vendredi 22 février 2013

Des infos sur la grève à PSA

Lettre d'information n°9 sur la grève à PSA 
CGT PSA Aulnay

5 semaines de grève… et nous ne sommes pas fatigués ! 

La grève, commencée le 16 janvier, est donc entrée dans sa 6e semaine. La solidarité financière continue à grossir notre caisse de grève. Grâce à elle nous pouvons tenir. Jeudi 21 février, elle se montait à 210 000 € collectés et 40 000 € de promesses. La collecte se poursuit, auprès des mairies, des péages, comme à Senlis lundi 18 février, ou auprès des travailleurs d’autres entreprises. Partout, les réactions que nous avons montrent que, les patrons et les médias ont beau nous traiter de « voyous », notre lutte est largement soutenue car elle est juste ! 

Pendant ce temps, la direction perd de plus en plus de voitures à Aulnay. Et en plus, la grève des salariés de Lear, le fournisseur de sièges, paralyse la production de l'usine de Poissy (208, C3 et DS3). 

Grève et visite à l’usine Lear 

L’usine de sièges de Lear de Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise) est en grève depuis jeudi 14 février contre un plan de suppressions d’emplois. Cette usine approvisionnant en sièges l’usine de Poissy, la production de voitures est bien bloquée là-bas. 4000 voitures sans sièges sont sorties des chaînes. Avis aux acheteurs !

A 250, nous avons rendu visite aux camarades de Lear ce mercredi 20. Les CRS nous attendaient lundi 18 et mardi 19, mais pas mercredi ! Ce fut un grand moment de fraternité ouvrière dans la lutte. Les grévistes de Lear nous ont expliqué leur combat, nous en avons fait de même. C’est en fait un seul et même combat, contre les licenciements. Cette rencontre a renforcé la détermination de tout le monde.

Visite à PSA Poissy

Dans la foulée, toujours à 250, nous nous sommes également rendus à l’usine PSA de Poissy. Nous avons été chaleureusement accueillis par la cinquantaine de travailleurs qui débrayaient pour les salaires. Car la direction de PSA ne se contente pas de licencier. Elle bloque les salaires en annonçant « zéro augmentation générale pour 2013 » et prépare des « négociations » sur les accords de compétitivité, comme à Renault : augmentation du temps de travail, blocage des salaires et mobilité inter-sites obligatoire. 

Débrayage à SevelNord

A SevelNord (Valenciennes-Hordain), où un accord de compétitivité a été signé, les salariés ont débrayé lundi 18 car la direction voulait muter provisoirement des salariés vers d’autres usines de la région. 

En clair, la direction de PSA se porte de moins en moins bien, et c’est tant mieux !

Rencontres avec le faux-médiateur et la direction

Trois rencontres ont eu lieu avec le faux-médiateur et la direction de PSA, en la personne de Philippe Dorge. En substance, M. Dorge a demandé aux grévistes de laisser redémarrer la production… sans rien céder sur nos revendications. La direction refuse toujours de négocier sérieusement.

En l’état : pour ceux qui décideraient de quitter PSA, aucune garantie d’obtenir un CDI, une prime de licenciement s’élevant seulement à 9 mois de salaires. Et pour ceux qui choisissent la mutation à Poissy ou un autre site : ni garantie de logement, ni de garder son poste, et une prime de transfert de seulement 5000 euros ! 

Alors si PSA veut que la production redémarre, c’est très simple : qu’ils accèdent à nos revendications ! En effet, quand ils essayent de redémarrer la production à Aulnay, ils n’y arrivent pas car ce sont les non grévistes qui les envoient promener. 

PSA n’en a pas fini avec les travailleurs d’Aulnay… et d’ailleurs !


Journal de grève n°5
 
C’EST PEUGEOT QUI PERD LE PLUS
13 000 C3, voilà ce que Peugeot avoue avoir perdu depuis le début de la grève. PSA espérait compenser cette perte en faisant tourner Poissy à fond. Seulement voilà,  pour le moment les voitures sortent sans siège, suite à une grève à Lear. 3000 voitures sans siège sont actuellement sur le parc de Poissy.  Denis Martin se fait du souci et avoue qu’il a besoin de C3 !
La direction peut toujours nous envoyer des lettres pour nous rappeler qu’elle ne paye pas les heures de grève (comme si on ne le savait pas !). Son refus de négocier lui coûte des millions.
 
GRÈVE À POISSY CONTRE LES SUPPRESSIONS DE POSTES
Comme ils n’étaient pas d’accord, la direction a voulu muter de force 4 retoucheurs de l’Emboutissage dans d’autres ateliers. Du coup,  35 salariés de l’Emboutissage se sont mis en grève.
Faire la grève pour se faire respecter, une idée qui fait son chemin à PSA !
 
GRÈVE TOTALE À LEAR
Depuis la fermeture du site de Lagny en 2009, les sièges de C3 pour Poissy et Aulnay sont tous fabriqués dans l’usine d’Eragny où travaillent un peu plus de 400 personnes.
Le projet de PSA de fermer Aulnay a aussi des conséquences sur l’emploi dans cette usine. La direction de Lear prétend qu’il y aurait du « sureffectif » : 86 parmi les ETAM et cadres ; 36 postes d’ouvriers sur 260 sont aussi menacés.
Ce sont les chefs qui ont démarré la grève la semaine dernière, parce qu’ils trouvaient trop faible la prime de départ proposée par la direction : 75 000 €. Un exemple dont ferait bien de s’inspirer la maitrise d’Aulnay !
Quant à la grève, elle  est maintenant générale. Tous les ouvriers ont rejoint le mouvement.
 
GRÈVE À SEVELNORD
Sevelnord est une usine située près de Valenciennes et qui emploie 2400 salariés. C’est là que sont fabriqués les monospaces  et les utilitaires Peugeot.
L’année dernière, PSA a fait aux syndicats le chantage suivant : soit vous signez un accord  de compétitivité, soit on ferme l’usine.  L’accord impose le gel des salaires pendant au moins deux ans. Le taux des heures sups est revu à la baisse : 25 % au lieu de 45 % pour un samedi travaillé. Si elle a besoin de plus de voitures, la direction peut rallonger la journée de travail, sans prévenir à l’avance. De plus, les ouvriers peuvent être « prêtés » à une entreprise extérieure, sans leur accord et avec un préavis d’une semaine 
seulement !
Cet accord « Sevelnord » a servi de modèle à Renault et Denis Martin espère l’étendre à tout PSA, une fois qu’il en aura fini avec Aulnay ! Seulement voilà, des ouvriers qu’on a voulu muter de force dans une autre entreprise se sont mis en grève pour dire qu’ils n’étaient pas d’accord !
Cet accord doit aller à la poubelle !
 
PSA DOIT NÉGOCIER
Sous la pression de la grève, l’Elysée s’est enfin décidé à nommer un  « facilitateur », en la personne du Directeur  Régional adjoint, Marc Leray. Celui-ci entend agir pour « mettre un terme au conflit et rétablir le dialogue ». Comme c’est le refus de la direction de discuter de nos revendications qui est à l’origine du conflit, il faut donc qu’il intervienne avec les pouvoirs d’un médiateur et qu’il impose à PSA de négocier.
Nous avons forcé l’Etat à agir, mais il nous faut transformer l’essai si nous voulons gagner. 
Obtenir un médiateur n’est pas une faveur, mais un droit inscrit dans le code du travail, quand le patron refuse de négocier. Pas question de se laisser duper ! Les négociations doivent se faire sur la base de nos revendications, pas sur celles de la direction.
 
RÉUNION TRIPARTITE
Aujourd’hui doit avoir lieu à Bobigny une nouvelle réunion tripartite entre le préfet, PSA et les syndicats d’Aulnay.  À l’ordre du jour : la « revitalisation » du site d’Aulnay.
La position des syndicats qui soutiennent la grève sera claire. Soit PSA est capable de nous fournir un CDI avec un salaire au moins équivalent à celui que nous avons aujourd’hui, soit il nous verse une forte indemnité pour la perte de notre boulot.
 
LE PÉAGE GRATUIT, ÇA PAYE !
Hier nous sommes allés à 150 faire une collecte au péage de Senlis. Nous avons pu une nouvelle fois mesurer la popularité de notre grève. La majorité des conducteurs ont donné quelques chose, et souvent bien plus que ce que le péage leur aurait coûté !
C’est de loin la meilleure collecte que nous ayons faite à un péage. Plus PSA nous insulte, plus les gens nous aident ! À la Grande Armée, ça doit en énerver certains…
 
TOUT LE MONDE AUX AG !
À l’intérieur de l’usine aussi notre grève est populaire. Les discussions avec les non-grévistes sont très faciles et beaucoup viennent aux AG.
Jeudi matin, ce fut sans doute la plus grosse AG depuis le début de la grève. Les caméras de France 3 étaient là. Mais la rédaction de la chaîne a une nouvelle fois refusé de montrer la réalité.
Ça ne fait rien. Ça prouve que notre grève les gêne, patronat et gouvernement. Et ça ne peut que renforcer la solidarité de tous les travailleurs de l’usine.
 
NOS CAMARADES AUX PRUD’HOMMES
Nos camarades Onay Bunül et Julien Méléard vont contester leur licenciement au tribunal des Prud’hommes. 
PSA doit les réintégrer, abandonner toutes les poursuites et annuler toutes les autres sanctions !
 
LES CHEMINOTS À AULNAY
Une délégation de cheminots est venue nous voir hier, devant l’usine. Ils  nous ont apporté un chèque de 1500 €
Comme nous le disons dans notre adresse en direction des travailleurs des autres entreprises : c’est tout le monde du travail qui est attaqué, c’est tous ensemble, public et privé, qu’il faut lutter !
 
LE TRAVAIL EN DIRECTION DES MAIRIES
Les aides aux mairies concernent maintenant plus de 450 grévistes sur les 500 inscrits.
Démarcher les mairies, c’est non seulement nécessaire, mais c’est payant. Étant donnés les ravages du chômage, nombreux sont les élus, et pas seulement de gauche, qui comprennent qu’il est vital de soutenir les salariés qui se battent pour leur emploi. Dans certaines villes, les aides individuelles s’élèvent à 400 € par salarié !
La direction aussi nous rend service dans ce travail. La lettre du DRH, Courcelle, qui chiffre au centime près les retenues sur salaire, nous facilite la tâche pour obtenir des aides auprès des mairies. La prochaine lettre, ce serait bien qu’il l’envoie directement aux élus des départements où nous habitons. 
 
JOLIE MÔME NOUS INVITE
La compagnie « Jolie Môme » connue pour ses spectacles militants (et de qualité !) invite les vendredi 1er, samedi 2, vendredi 8 et samedi 9 mars, chaque soir, un gréviste à venir manger avec sa famille, puis à prendre la parole 5 mn pendant le spectacle. Une collecte sera faite chaque soir.
Si vous êtes volontaire, inscrivez-vous auprès du Comité de Grève.
 
SOLIDARITE FINANCIERE
Vous pouvez soutenir les travailleurs d’Aulnay en envoyant vos dons par chèque libellé à l’ordre de « soutien aux salariés de l’automobile du 93 » et envoyé à « soutien aux salariés de l’automobile du 93 », 19 rue Jacques Duclos, 93600 Aulnay-Sous-Bois ou en faisant directement un virement 
sur le site cgt-psa-aulnay.fr.
 
 
Les salariés de PSA Aulnay en grève
Soutenus par la CGT, la CFDT et SUD 
Aulnay, le 18 février 2013

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